lundi 19 mai 2008

Le publicité sur les enfants? Faut-il la supprimer totalement?

Vous découvrirez à travers l'enquête ci-dessous que les enfants sont fortement influencés par les publicités. Effectivement, les enfants de moins de 12 ans sont encore naïfs et sensibles à toute forme d'influence. A l'âge où l'on est pas dans la privation mais bien au contraire dans l'envie du plaisir et de la découverte, les enfants veulent tout ce qui passe à la télé, tout ce qui est nouveau.
Avec toute la bonne volonté, il est difficile pour les parents d'interdire la consommation de ces sucreries dont la marque est convoitée par tant d'autres...
Pour autant, la suppression de la publicité d'aliments gras et sucrés à l'égard des jeunes enfants s'avèrera-t-elle efficace?
L’obésité des enfants est devenue un problème de santé publique. Faut-il donc interdire la publicité de certains aliments ? Débat. Par Julie Lasterade.
Ils ne veulent plus voir de publicité pour les céréales à l’heure du petit déjeuner. Ils ne veulent plus de promo pour les biscuits, les barres chocolatées ou les crèmes dessert à l’heure du goûter et réclament que cessent les spots pour les chips et les crackers à l’apéro. Ils sont contre la pub télévisée pour les aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés aux heures de grande écoute des enfants. Ils sont plus de mille médecins, professeurs, parents d’élèves, épidémiologistes à avoir déjà signé une pétition*. Le 4 février dernier, ils ont reçu le soutien de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Dans son plan de lutte contre l’obésité infantile, elle demande aux industriels de l’agroalimentaire et aux producteurs audiovisuels de faire preuve d’autodiscipline. Elle leur donne jusqu’à la fin de l’année scolaire pour limiter ces promotions. Faute de quoi, elle mettra en place des mesures « d’interdiction de ces publicités à destination de nos enfants pendant les émissions qui les concernent ». Comme en Angleterre, au Québec ou en Suède. Pour que la publicité ne les gave plus de sodas, de hamburgers, de biscuits.
« 17,8 % des enfants français sont obèses ou en surpoids, explique Olivier Andrault, de l’UFC-Que choisir. Or 87 % des publicités qui leur sont destinées portent sur des produits totalement déséquilibrés. » Et, comme elles atteignent leur objectif, continue-t-il, « ces quinze dernièresannées, la consommation de soda a augmenté de 26 % et celle des biscuits de 31 % ». D’après une étude de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, les boissons sucrées seraient la deuxième catégorie d’aliments la plus consommée par les enfants et les viennoiseries arriveraient au cinquième rang. Après les légumes, mais avant les fruits. Car, poursuit Olivier Andrault, « les enfants réclament ce qu’ils voient à la télé et les parents cèdent ». Difficile de résister, renchérit Jean-Jacques Hazan, secrétaire général de la FCPE, « toutes les études montrent que l’influence des enfants dans les décisions d’achat a augmenté. Leur avis peut peser pour deux tiers sur le choix d’une voiture, alors vous imaginez lorsqu’il s’agit de produits les concernant ».
Enquête sur www.elle.fr - 19/05/2008